RĂ©sumĂ©de BĂątisseurs de l'ancien monde (2/3) Les archĂ©ologues ont mis au jour des Ă©difices antiques monumentaux prĂ©sentant d'Ă©tonnantes similitudes en Inde, en Égypte, au PĂ©rou, en
Les bĂątisseurs de l'ancien monde - Film 2018 Film de Patrice Pooyard 2 h 18 mars 2018 L'Ăźle de PĂąques, Machu Picchu, le temple de Louxor, ou encore celui de Bayon au Cambodge, et la grande Pyramide d’Égypte... quels points commun entre ces sites archĂ©ologiques majeurs de notre passĂ© ? Le film BÂTISSEURS DE L'ANCIEN MONDE est une investigation sur le passĂ© de notre planĂšte qui oppose aux thĂšses acadĂ©miques une hypothĂšse alternative sĂ©rieusement documentĂ©e et argumentĂ©e. Celle de l’existence d'une civilisation humaine avancĂ©e, disparue avant la nĂŽtre, au moment d’une Ă©poque gĂ©ologique majeure et parfaitement identifiĂ©e de notre Histoire le Dryas rĂ©cent. Aide Pour tĂ©lĂ©charger le contenu vous devez installer un logiciel de "Torrents" Utorrent Cliquer ensuite sur Telecharger le Torrent » ci-contre et le tĂ©lĂ©chargement dĂ©butera ! Film Les bĂątisseurs de l'ancien monde torrent BAM m'a relancĂ© dans de nombreuses recherches, tout comme LRDP l'avait fait Ă  son Ă©poque. Je pense que les points les plus marquants de BAM sont → La machine d'AnticythĂšre et ses engrenages qui respirent... → Les grottes sonores de Barabar plus lisses que du verre ! → Göbekli Tepe et ses piliers mĂ©galithiques sculptĂ©s finement Ă  une Ă©poque oĂč il n'y avait que des nomades et pas d'agriculture ! Au risque de spoiler, il est trĂšs Ă©tonnant de voir des H sur ces piliers. Ça rappelle les H en andĂ©site de Puma Punku qui font... 1 mĂštre de haut ! Nouvelle info Ă©tonnante qui s'ajoute Ă  toutes les autres Ă  propos de la mĂ©trologie des anciens. Une mĂ©trologie qui prouve que les anciens avaient une connaissance prĂ©cise de la circonfĂ©rence de la Terre. BAM comble les trous de l'histoire de la mĂ©trologie Le passage sur la quine des bĂątisseurs de cathĂ©drale nous montre clairement que le mĂštre créé lors de la rĂ©volution française a Ă©tĂ© calquĂ© sur une ancienne mesure qui existait dĂ©jĂ  ! Pourquoi l'histoire officielle ne nous en parle pas ?? Mes recherches perso montre que les premiers Ă©gyptologues savaient ! Allez lire Jomard ! Revenons Ă  la machine d'AnticythĂšre et ses engrenages qui "respirent". Fabrication de haute prĂ©cision hallucinante pour son Ăąge. Mais surtout un grand questionnement sur l'origine des "big-data" qui permettent de concevoir un tel calculateur astronomique ! Il faut des siĂšcles d'observation pour arriver Ă  une telle prĂ©cision !? On voit lĂ  encore une fois la marque d'une grande connaissance en astronomie Ă  une Ă©poque ancienne. Plein de questions posĂ©es.... Une hypothĂšse validĂ©e un mois avant la sortie de BAM C'est lĂ  que Graham Hancock, tente d'apporter son explication. Celle d'une ancienne civilisation disparue lors d'un cataclysme au Dryas rĂ©cent. Ce cataclysme serait du Ă  l'impact de plusieurs fragments de comĂšte avec la Terre. Il dit chercher encore les cratĂšres de ces impacts. Il se trouve qu'un mois avant la sortie de BAM... l'actualitĂ© scientifique nous a rĂ©vĂ©lĂ© un impact au Groeneland Ă  cette Ă©poque ! Encore un indice que cette thĂšse tient la route. Trolls Je vois dans les commentaires que BAM n'est pas apprĂ©ciĂ© Ă  sa juste valeur. Ce film est pris en grippe par deux clans pas du tout objectifs → ceux qui pensent que de toute façon ce film ne raconte que des conneries et donc crachent dessus. MĂȘme en disant ouvertement que c'est nul, il y a moins Ă  "dĂ©bunker" dans ce film que dans LRDP! Oui en effet, c'est dur Ă  contrer une mesure prĂ©cise avec un rugosimĂštre ! Il serait peut ĂȘtre temps de comprendre le message de BAM ! → ceux qui aprĂšs le clash entre le rĂ©alisateur et l'informateur de LRDP n'ont pas choisi le mĂȘme camp. Pour eux BAM n'est qu'un reboot qui n'annonce rien de neuf, et donc il faut cracher dessus ! Pfff... personnellement, en suivant le sujet rĂ©guliĂšrement depuis LRDP j'ai quand mĂȘme trouvĂ© de nombreuses nouveautĂ©s intĂ©ressantes dans BAM. Bonus Merci Ă©galement pour les 11h de bonus oĂč l'on approfondi le sujet. J'ai particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© l'interview complet de Mathias Buttet de chez Hublot qui a Ă©tudiĂ© et refait la machine d'AnticythĂšre. J'ai beaucoup aimĂ© son HumilitĂ© face Ă  l'ingĂ©niositĂ© des concepteurs de la machine. Venant d'un horloger spĂ©cialiste des complications qui dit que notre civilisation est passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de quelque chose... ça questionne !! Il a aussi de nombreuses remarques pertinentes sur les processus de conception d'une telle machine. On sent l'ingĂ©nieur qui parle. Cette machine a changĂ© sa vision du monde. Lui qui pensait Ă  un gag la premiĂšre fois qu'il en a entendu parler ! ... bon je vais pas spolier, mais il y encore beaucoup d'autres infos dans les autres bonus.. Forme A propos de la forme. Ce film est vraiment trĂšs bien rĂ©alisĂ©. Les images sont superbes la musique gĂ©niale. Il y a peu de documentaires qui sont si beau Ă  voir. Bravo. Contrairement Ă  LRDP, BAM ne s'inscrit pas dans un style oĂč il y a un informateur "initiĂ©" qui guide un novice. Ce cĂŽtĂ© conspirationniste a souvent Ă©tĂ© reprochĂ© au rĂ©alisateur. Il l'a donc supprimĂ© dans BAM pour en faire un documentaire plus classique. Bonne ou mauvaise chose ? Justement, c'est certainement le cĂŽtĂ© conspirationniste qui a fait le succĂšs de LRDP. La conspiration est un mĂ©canisme bien connus des scĂ©naristes pour faire crocher le public ! Conclusions BAM est un excellent documentaire qui pose beaucoup de questions sur notre passĂ©. Ça donne envie de creuser. Le rĂ©alisateur a positionnĂ© son film comme un documentaire scientifique destinĂ© au grand public. Avec ce choix il s'est coupĂ© d'une partie de ces fans qui en attendaient beaucoup plus... Qui attendaient du mystĂ©rieux, de la conspiration... Est-ce que BAM arrivera Ă  vraiment intĂ©resser le grand public et les historiens et archĂ©ologues Ă  revoir quelques points de notre passĂ© ? Je l'espĂšre vraiment. Mais c'est pas un crĂ©neau facile. Car "L'impression de savoir est le pire obstacle Ă  la connaissance". Les gens qui ont dĂ©jĂ  une explication qui leur convient Ă  des faits ne sont pas souvent prĂȘts Ă  voir les choses autrement ! Si le rĂ©alisateur avait vraiment voulu faire du fric comme on lui reproche souvent Ă  tord, il aurait tout simplement pu continuer avec une histoire fantastique mĂȘlant le vrai du faux sur base conspirationniste et crĂ©er un nouveau "Da Vinci Code" pour engranger des millions. Mais non, Patrice Pouillard n'est pas assoiffĂ© d'argent. Il a tout simplement dĂ©couvert "un bug" dans l'histoire communĂ©ment acceptĂ©e et met ses talents de rĂ©alisateur au service d'une quĂȘte de vĂ©ritĂ©. Il veut faire savoir ce qu'il a dĂ©couvert. Il veut repousser les limites de la science. Bravo Ă  lui pour ce choix trĂšs courageux ! Voir aussi Loind’ĂȘtre une hypothĂšse farfelue, c’est Ă  l’aide d’une Ă©quipe de scientifiques aux profils rĂ©putĂ©s, d’analyses techniques pointues et de scanners 3D des sites archĂ©ologiques en question que Notre Dame, Reine de la Paix Ă  Marija, l'une des Visionnaires de Medjugorje le 25 mai 2022 Chers enfants ! Je vous regarde et remercie Dieu pour chacun de vous, car il me permet d'ĂȘtre encore avec vous pour vous encourager Ă  la saintetĂ©. Petits enfants, la paix est troublĂ©e et Satan veut le trouble. C'est pourquoi, que votre priĂšre soit encore plus forte afin que tout esprit impur de division et de guerre soit apaisĂ©. Soyez bĂątisseurs de paix et porteurs de joie du RessuscitĂ© en vous et autour de vous pour que le bien gagne en chaque homme. Merci d'avoir rĂ©pondu Ă  mon appel. Message de navigation Faitstroublants du passĂ©. Que l’on partage ou non ses conclusions, BĂątisseurs de l’Ancien monde a le mĂ©rite de mettre en lumiĂšre certains faits troublants concernant notre

Romain Rolland, L’Âme enchantĂ©e » de la rĂ©volution française mais exilĂ© dans son propre pays. Pourquoi ? Texte intĂ©gral rĂ©visĂ© suivi d’une biographie de Romain Rolland. Au-dessus de la mĂȘlĂ©e » — Ă  l’origine intitulĂ© Au-dessus de la haine » — est une sĂ©rie d’articles et essais sur la PremiĂšre Guerre mondiale publiĂ©s entre septembre 1914 et aoĂ»t 1915 dans le Journal de GenĂšve » et divers autres journaux Ă©trangers. Romain Rolland, pacifiste convaincu et Ă  ce titre violemment attaquĂ© par les nationalistes et bellicistes français, s’y oppose contre le militarisme prussien mais refuse toutefois de confondre le peuple allemand et ses dirigeants. Il rappelle avec force les liens d’amitiĂ© qui unissent Français et Allemands ainsi que l’estime qu’il a pour de nombreux intellectuels allemands, mĂȘme s’il n’hĂ©site pas Ă  fustiger un certain Thomas Mann qui exaltait alors la guerre de la kultur ». Au-dessus de la mĂȘlĂ©e , publiĂ© en recueil au moment de son Prix Nobel de littĂ©rature, en 1915, eut un immense retentissement et devint le manifeste de tous ceux qui, la guerre finie, oeuvrĂšrent Ă  une rĂ©conciliation durable entre les deux peuples. AU-DESSUS DE LA MÊLÉE Ô jeunesse hĂ©roĂŻque du monde ! Avec quelle Joie prodigue elle verse son sang dans la terre affamĂ©e ! Quelles moissons de sacrifices fauchĂ©es sous le soleil de ce splendide Ă©tĂ© !
 Vous tous, jeunes hommes de toutes les nations, qu’un commun idĂ©al met tragiquement aux prises, jeunes frĂšres ennemis — Slaves qui courez Ă  l’aide de votre race, Anglais qui combattez pour l’honneur et le droit, peuple belge intrĂ©pide, qui osas tenir tĂȘte au colosse germanique et dĂ©fendis contre lui les Thermopyles de l’Occident, Allemands qui luttez pour dĂ©fendre la pensĂ©e et la ville de Kant contre le torrent des cavaliers cosaques, et vous surtout, mes jeunes compagnons français, qui depuis des annĂ©es me confiez vos rĂȘves et qui m’avez envoyĂ©, en partant pour le feu, vos sublimes adieux, vous en qui refleurit la lignĂ©e des hĂ©ros de la RĂ©volution — comme vous m’ĂȘtes chers, vous qui allez mourir ![1] Comme vous nous vengez des annĂ©es de scepticisme, de veulerie jouisseuse oĂč nous avons grandi, protĂ©geant de leurs miasmes notre foi, votre foi, qui triomphe avec vous sur les champs de bataille ! Guerre de revanche », a-t-on dit
 De revanche, en effet, mais non comme l’entend un chauvinisme Ă©troit ; revanche de la foi contre tous les Ă©goĂŻsmes des sens et de l’esprit, don absolu de soi aux idĂ©es Ă©ternelles
. Qu’est-ce que nos individus, nos Ɠuvres, devant l’immensitĂ© du but ? m’écrit un des plus puissants romanciers de la jeune France, — le caporal *** — La guerre de la RĂ©volution contre le fĂ©odalisme se rouvre. Les armĂ©es de la RĂ©publique vont assurer le triomphe de la dĂ©mocratie en Europe et parfaire l’Ɠuvre de la Convention. C’est plus que la guerre inexpiable au foyer, c’est le rĂ©veil de la liberté  » Ah ! mon ami, m’écrit un autre de ces jeunes gens, haut esprit, Ăąme pure, et qui sera, s’il vit, le premier critique d’art de notre temps, — le lieutenant ***. — Quelle race admirable ! Si vous voyiez, comme moi, notre armĂ©e, vous seriez enflammĂ© d’admiration pour ce peuple. C’est un Ă©lan de Marseillaise, un Ă©lan hĂ©roĂŻque, grave, un peu religieux. J’ai vu partir les trois rĂ©giments de mon corps les premiers, les hommes de l’active, les jeunes gens de vingt ans, d’un pas ferme et rapide, sans un cri, sans un geste, avec l’air dĂ©cidĂ© et pĂąle d’éphĂšbes qui vont au sacrifice. Puis, la rĂ©serve, les hommes de vingt-cinq Ă  trente ans, plus mĂąles et plus dĂ©terminĂ©s, qui viennent soutenir les premiers, feront l’élan irrĂ©sistible. Nous, nous sommes les vieillards, les hommes de quarante ans, les pĂšres de famille qui donnent la basse du chƓur. Nous partons, nous aussi, confiants, rĂ©solus et bien fermes, je vous assure. Je n’ai pas envie de mourir, mais je mourrai sans regret maintenant ; j’ai vĂ©cu quinze jours qui en valent la peine, quinze jours que je n’osais plus me promettre du destin. On parlera de nous dans l’histoire. Nous aurons ouvert une Ăšre dans le monde. Nous aurons dissipĂ© le cauchemar du matĂ©rialisme de l’Allemagne casquĂ©e et de la paix armĂ©e. Tout cela aura croulĂ© devant nous comme un fantĂŽme. Il me semble que le monde respire. Rassurez votre Viennois[2], cher ami la France n’est pas prĂšs de finir. Nous voyons sa rĂ©surrection. Toujours la mĂȘme Bouvines, croisades, cathĂ©drales, RĂ©volution, toujours les chevaliers du monde, les paladins de Dieu. J’ai assez vĂ©cu pour voir cela ! Nous qui le disions depuis vingt ans, quand personne ne voulait nous croire, nous avons lieu d’ĂȘtre contents
 » Ô mes amis, que rien ne trouble donc votre joie ! Quel que soit le destin, vous vous ĂȘtes haussĂ©s aux cimes de la vie, et vous y avez portĂ© avec vous votre patrie. Vous vaincrez, je le sais. Votre abnĂ©gation, votre intrĂ©piditĂ©, votre foi absolue en votre cause sacrĂ©e, la certitude inĂ©branlable qu’en dĂ©fendant votre terre envahie vous dĂ©fendez les libertĂ©s du monde, m’assurent de votre victoire, jeunes armĂ©es de Marne-et-Meuse, dont le nom est gravĂ© dĂ©sormais dans l’histoire, Ă  cĂŽtĂ© de vos aĂźnĂ©es de la Grande RĂ©publique. Mais quand bien mĂȘme le malheur eĂ»t voulu que vous fussiez vaincus, et la France avec vous, une telle mort eĂ»t Ă©tĂ© la plus belle que pĂ»t rĂȘver une race. Elle eĂ»t couronnĂ© la vie du grand peuple des croisades. Elle eĂ»t Ă©tĂ© sa suprĂȘme victoire
 Vainqueurs ou vaincus, vivants ou morts, soyez heureux ! Comme me l’a dit l’un de vous, en m’embrassant Ă©troitement, sur le terrible seuil » Il est beau de se battre, les mains pures et le coeur innocent, et de faire avec sa vie la justice divine. » ⁂ Vous faites votre devoir. Mais d’autres, l’ont-ils fait ? Osons dire la vĂ©ritĂ© aux aĂźnĂ©s de ces jeunes gens, Ă  leurs guides moraux, aux maĂźtres de l’opinion, Ă  leurs chefs religieux oĂč laĂŻques, aux Églises, aux penseurs, aux tribuns socialistes. Quoi ! vous aviez, dans les mains, de telles richesses vivantes, ces trĂ©sors d’hĂ©roĂŻsme ! À quoi les dĂ©pensez-vous ? Cette jeunesse avide de se sacrifier, quel but avez-vous offert Ă  son dĂ©vouement magnanime ? L’égorgement mutuel de ces jeunes hĂ©ros ! La guerre europĂ©enne, cette mĂȘlĂ©e sacrilĂšge, qui offre le spectacle d’une Europe dĂ©mente, montant sur le bĂ»cher et se dĂ©chirant de ses mains, comme Hercule ! Ainsi, les trois plus grands peuples d’Occident, les gardiens de la civilisation, s’acharnent Ă  leur ruine, et appellent Ă  la rescousse les Cosaques, les Turcs, les Japonais, les Cinghalais, les Soudanais, les SĂ©nĂ©galais, les Marocains, les Égyptiens, les Sikhs et les Cipayes, les barbares du pĂŽle et ceux de l’équateur, le Ăąmes et les peaux de toutes les couleurs ![3] On dirait l’empire romain au temps de la TĂ©trarchie, faisant appel, pour s’entredĂ©vorer, aux hordes de tout l’univers !
 Notre civilisation est-elle donc si solide que vous ne craigniez pas d’ébranler ses piliers ? Est-ce que vous ne voyez pas que si une seule colonne est ruinĂ©e, tout s’écroule sur vous ? Était-il impossible d’arriver, entre vous, sinon Ă  vous aimer, du moins Ă  supporter, chacun, les grandes vertus et les grands vices de l’autre ? Et n’auriez-vous pas dĂ» vous appliquer Ă  rĂ©soudre dans un esprit de paix vous ne l’avez mĂȘme pas, sincĂšrement, tentĂ©, les questions qui vous divisaient, — celle des peuples annexĂ©s contre leur volontĂ©, — et la rĂ©partition Ă©quitable entre vous du travail fĂ©cond et des richesses du monde ? Faut-il que le plus fort rĂȘve perpĂ©tuellement de faire peser sur les autres son ombre orgueilleuse, et que les autres perpĂ©tuellement s’unissent pour l’abattre ? À ce jeu puĂ©ril et sanglant, oĂč les partenaires changent de place tous les siĂšcles, n’y aura-t-il jamais de fin, jusqu’à l’épuisement total de l’humanitĂ© ? Ces guerres, je le sais, les chefs d’États qui en sont les auteurs criminels n’osent en accepter la responsabilitĂ© ; chacun s’efforce sournoisement d’en rejeter la charge sur l’adversaire. Et les peuples qui suivent, dociles, se rĂ©signent en disant qu’une puissance plus grande que les hommes a tout conduit. On entend, une fois de plus, le refrain sĂ©culaire FatalitĂ© de la guerre, plus forte que toute volontĂ© », — le vieux refrain des troupeaux, qui font de leur faiblesse un dieu, et qui l’adorent. Les hommes ont inventĂ© le destin, afin de lui attribuer les dĂ©sordres de l’univers, qu’ils ont pour devoir de gouverner. Point de fatalitĂ© ! La fatalitĂ©, c’est ce que nous voulons. Et c’est aussi, plus souvent, ce que nous ne voulons pas assez. Qu’en ce moment, chacun de nous fasse son mea culpa ! Cette Ă©lite intellectuelle, ces Églises, ces partis ouvriers, n’ont pas voulu la guerre
 Soit !
 Qu’ont-ils fait pour l’empĂȘcher ? Que font-ils pour l’attĂ©nuer ? Ils attisent l’incendie. Chacun y porte son fagot. Le trait le plus frappant de cette monstrueuse Ă©popĂ©e, le fait sans prĂ©cĂ©dent est, dans chacune des nations en guerre, l’unanimitĂ© pour la guerre. C’est comme une contagion de fureur meurtriĂšre qui, venue de Tokio il y a dix annĂ©es, ainsi qu’une grande vague, se propage et parcourt tout le corps de la terre. À cette Ă©pidĂ©mie, pas un n’a rĂ©sistĂ©. Plus une pensĂ©e libre qui ait rĂ©ussi Ă  se tenir hors d’atteinte du flĂ©au. Il semble que sur cette mĂȘlĂ©e des peuples, oĂč, quelle qu’en soit l’issue, l’Europe sera mutilĂ©e, plane une sorte d’ironie dĂ©moniaque. Ce ne sont pas seulement les passions de races, qui lancent aveuglement les millions d’hommes les uns contre les autres, comme des fourmiliĂšres, et dont les pays neutres eux-mĂȘmes ressentent le dangereux frisson ; c’est la raison, la foi, la poĂ©sie, la science, toutes les forces de l’esprit qui sont enrĂ©gimentĂ©es, et se mettent, dans chaque État, Ă  la suite des armĂ©es. Dans l’élite de chaque pays, pas un qui ne proclame et ne soit convaincu que la cause de son peuple est la cause de Dieu, la cause de la libertĂ© et du progrĂšs humains. Et je le proclame aussi
 Des combats singuliers se livrent entre les mĂ©taphysiciens, les poĂštes, les historiens. Eucken contre Bergson, Hauptmann contre Maeterlinck, Rolland contre Hauptmann, Wells contre Bernard Shaw. Kipling et d’Annunzio, Dehmel et de RĂ©gnier chantent des hymnes de guerre. BarrĂšs et Maeterlinck entonnent des pĂ©ans de haine. Entre une fugue de Bach et l’orgue bruissant Deutchland ĂŒber Alles ! le vieux philosophe Wundt, ĂągĂ© de quatre-vingtdeux ans, appelle de sa voix cassĂ©e les Ă©tudiants de Leipzig Ă  la guerre sacrĂ©e ». Et tous, les uns aux autres, se lancent le nom de barbares ». L’AcadĂ©mie des sciences morales de Paris dĂ©clare, par la voix de son prĂ©sident, Bergson, que la lutte engagĂ©e contre l’Allemagne est la lutte mĂȘme de la civilisation contre la barbarie ». L’histoire allemande, par la bouche de Karl Lamprecht, rĂ©pond que la guerre est engagĂ©e entre le germanisme et la barbarie, et que les combats prĂ©sents sont la suite logique de ceux que l’Allemagne a livrĂ©s, au cours des siĂšcles, contre les Huns et contre les Turcs. » La science, aprĂšs l’histoire, descendant dans la lice, proclame, avec E. Perrier, directeur du MusĂ©um, membre de l’AcadĂ©mie des Sciences, que les Prussiens n’appartiennent pas Ă  la race aryenne, qu’ils descendent en droite ligne des hommes de l’ñge de pierre appelĂ©s Allophyles, et que le crĂąne moderne dont la base, reflet de la vigueur des appĂ©tits, rappelle le mieux le crĂąne de l’homme fossile de la Chapelle-aux-Saints, est celui du prince de Bismarck. » Mais les deux puissances morales, dont cette guerre contagieuse a le plus rĂ©vĂ©lĂ© la faiblesse, c’est le christianisme, et c’est le socialisme. Ces apĂŽtres rivaux de l’internationalisme religieux ou laĂŻque se sont montrĂ©s soudain les plus ardents nationalistes. HervĂ© demande Ă  mourir pour le drapeau d’Austerlitz. Les purs dĂ©positaires de la pure doctrine, les socialistes allemands, appuient au Reichstag les crĂ©dits pour la guerre, se mettent aux ordres du ministĂšre prussien, qui se sert de leurs journaux pour rĂ©pandre ses mensonges jusque dans les casernes, et qui les expĂ©die, comme des agents secrets, pour tĂącher de dĂ©baucher le peuple italien. On a cru, un moment, pour l’honneur de leur cause, que deux ou trois d’entre eux s’étaient fait fusiller, en refusant de porter les armes contre leurs frĂšres. Ils protestent, indignĂ©s tous marchent, l’arme au bras. Non, Liebknecht n’est pas mort pour la cause socialiste.[4] C’est le dĂ©putĂ© Frank, le principal champion de l’union Franco allemande, qui est tombĂ© sous les balles françaises, pour la cause du militarisme. Car ces hommes, qui n’ont pas le courage de mourir pour leur foi, ont celui de mourir pour la foi des autres. Quant aux reprĂ©sentants du Prince de la Paix, prĂȘtres, pasteurs, Ă©vĂȘques, c’est par milliers qu’ils vont dans la mĂȘlĂ©e pratiquer, le fusil au poing, la parole divine Tu ne tueras point, et Aimez-vous les uns les autres. Chaque bulletin de victoire des armĂ©es allemandes, autrichiennes ou russes, remercie le marĂ©chal Dieu, — unser alter Gott, notre Dieu, — comme dit Guillaume II, ou M. Arthur Meyer. Car chacun a le sien. Et chacun de ces Dieux, vieux ou jeune, a ses lĂ©vites pour le dĂ©fendre et briser le Dieu des autres. Vingt mille prĂȘtres français marchent sous les drapeaux. Les jĂ©suites offrent leurs services aux armĂ©es allemandes. Des cardinaux lancent des mandements guerriers. On voit les Ă©vĂȘques serbes de Hongrie engager leurs fidĂšles Ă  combattre leurs frĂšres de la Grande Serbie. Et les journaux enregistrent, sans paraĂźtre s’étonner, la scĂšne paradoxale des socialistes italiens, Ă  la gare de Pise, acclamant les sĂ©minaristes qui rejoignent leurs rĂ©giments, et tous ensemble chantant la Marseillaise. — Tant est fort le cyclone qui les emporte tous ! Tant sont faibles les hommes qu’il rencontre sur sa route, — et moi, comme les autres
 Allons, ressaisissons-nous ! Quelle que soit la nature et la virulence de la contagion — Ă©pidĂ©mie morale, forces cosmiques — ne peut-on rĂ©sister ? On combat une peste, on lutte mĂȘme pour parer aux dĂ©sastres d’un tremblement de terre. Ou bien, nous inclinerons-nous, satisfaits, devant eux, comme l’honorable Luigi Luzzatti, en son fameux article Dans le dĂ©sastre universel, les patries triomphent ?[5] Dirons-nous avec lui que, pour comprendre cette vĂ©ritĂ© grande et simple », l’amour de la patrie, il est bon, il est sain que se dĂ©chaĂźne le dĂ©mon des guerres internationales, qui fauchent des milliers d’ĂȘtres » ? Ainsi, l’amour de la patrie ne pourrait fleurir que dans la haine des autres patries et le massacre de ceux qui se livrent Ă  leur dĂ©fense ? Il y a dans cette proposition une fĂ©roce absurditĂ© et je ne sais quel dilettantisme nĂ©ronien, qui me rĂ©pugnent, qui me rĂ©pugnent, jusqu’au fond de mon ĂȘtre. Non, l’amour de ma patrie ne veut pas que je haĂŻsse et que je tue les Ăąmes pieuses et fidĂšles qui aiment les autres patries. Il veut que je les honore et que je cherche Ă  m’unir Ă  elles pour notre bien commun. Vous, chrĂ©tiens, pour vous consoler de trahir les ordres de votre MaĂźtre, vous dites que la guerre exalte les vertus de sacrifice. Et il est vrai qu’elle a le privilĂšge de faire surgir des cƓurs les plus mĂ©diocres le gĂ©nie de la race. Elle brĂ»le dans son bain de feu les scories, les souillures ; elle trempe le mĂ©tal des Ăąmes ; d’un paysan avare, d’un bourgeois timorĂ©, elle peut faire demain un hĂ©ros de Valmy. Mais n’y a-t-il pas de meilleur emploi au dĂ©vouement d’un peuple que la ruine des autres peuples ? Et ne peut-on se sacrifier, chrĂ©tiens, qu’en sacrifiant son prochain avec soi ? Je sais bien, pauvres gens, que beaucoup d’entre vous offrent plus volontiers leur sang qu’ils ne versent celui des autres
 Mais quelle faiblesse, au fond ! Avouez-donc que vous qui ne tremblez pas devant les balles et les shrapnells, vous tremblez devant l’opinion soumise Ă  l’idole sanglante, plus haute que le tabernacle de JĂ©sus l’orgueil de race jaloux ! ChrĂ©tiens d’aujourd’hui, vous n’eussiez pas Ă©tĂ© capables de refuser le sacrifice aux dieux de la Rome impĂ©riale. Votre pape, Pie X, est mort de douleur, diton, de voir Ă©clater cette guerre. Il s’agissait bien de mourir ! Le Jupiter du Vatican, qui prodigua sa foudre contre les prĂȘtres inoffensifs que tentait la noble chimĂšre du modernisme, qu’a-t il fait contre ces princes, contre ces chefs criminels, dont l’ambition sans mesure a dĂ©chaĂźnĂ© sur le monde la misĂšre et la mort ! Que Dieu inspire au nouveau pontife, qui vient de monter sur le trĂŽne de Saint-Pierre, les paroles et les actes qui lavent l’Eglise de ce silence ! Quant Ă  vous, socialistes, qui prĂ©tendez, chacun, dĂ©fendre la libertĂ© contre la tyrannie — Français contre le Kaiser, — Allemands contre le Tsar, — s’agit-il de dĂ©fendre un despotisme contre un autre despotisme ? Combattez-les tous deux et mettez-vous ensemble ! Entre nos peuples d’Occident, il n’y avait aucune raison de guerre. En dĂ©pit de ce que rĂ©pĂšte une presse envenimĂ©e par une minoritĂ© qui a son intĂ©rĂȘt Ă  entretenir ces haines, frĂšres de France, frĂšres d’Angleterre, frĂšres d’Allemagne, nous ne nous haĂŻssons pas. Je vous connais, je nous connais. Nos peuples ne demandaient que la paix et que la libertĂ©. Le tragique du combat, pour qui serait placĂ© au centre de la mĂȘlĂ©e et qui pourrait plonger son regard, des hauts plateaux de Suisse, dans tous les camps ennemis, c’est que chacun des peuples est vraiment menacĂ© dans ses biens les plus chers, dans son indĂ©pendance, son honneur et sa vie. Mais qui a lancĂ© sur eux ces flĂ©aux ? Qui les a acculĂ©s Ă  cette nĂ©cessitĂ© dĂ©sespĂ©rĂ©e, d’écraser l’adversaire ou de mourir ? Qui, sinon leurs États, et d’abord Ă  mon sens, les trois grands coupables, les trois aigles rapaces, les trois Empires, la tortueuse politique de la maison d’Autriche, le tsarisme dĂ©vorant, et la Prusse brutale ! Le pire ennemi n’est pas au dehors des frontiĂšres, il est dans chaque nation ; et aucune nation n’a le courage de le combattre. C’est ce monstre Ă  cent tĂȘtes, qui se nomme l’impĂ©rialisme, cette volontĂ© d’orgueil et de domination, qui veut tout absorber, ou soumettre, ou briser, qui ne tolĂšre point de grandeur libre, hors d’elle. Le plus dangereux pour nous, hommes de l’Occident, celui dont la menace levĂ©e sur la tĂȘte de l’Europe l’a forcĂ©e Ă  s’unir en armes contre lui, est cet impĂ©rialisme prussien, qui est l’expression d’une caste militaire et fĂ©odale, flĂ©au non pas seulement pour le reste du monde, mais pour l’Allemagne mĂȘme dont il a savamment empoisonnĂ© la pensĂ©e. C’est lui qu’il faut dĂ©truire d’abord. Mais il n’est pas le seul. Le tsarisme aura son tour. Chaque peuple a, plus ou moins, son impĂ©rialisme ; quelle qu’en soit la forme, militaire, financier, fĂ©odal, rĂ©publicain, social, intellectuel, il est la pieuvre qui suce le meilleur sang de l’Europe. Contre lui, reprenons, hommes libres de tous les pays, dĂšs que la guerre sera finie, la devise de Voltaire ![6] ⁂ DĂšs que la guerre sera finie. Car maintenant, le mal est fait. Le torrent est lĂąchĂ©. Nous ne pouvons, Ă  nous seuls, le faire rentrer dans son lit. D’ailleurs de trop grands crimes dĂ©jĂ  ont Ă©tĂ© commis, des crimes contre le droit, des attentats Ă  la libertĂ© des peuples et aux trĂ©sors sacrĂ©s de la pensĂ©e. Ils doivent ĂȘtre rĂ©parĂ©s. Ils seront rĂ©parĂ©s. L’Europe ne peut passer l’éponge sur les violences faites au noble peuple belge, sur la dĂ©vastation de Malines et de Louvain, saccagĂ©es par les nouveaux Tilly
 Mais, au nom du ciel, que ces forfaits ne soient mots affreux. Un grand peuple ne se venge pas ; il rĂ©tablit le droit. Que ceux qui ont en mains la cause de la justice se montrent dignes d’elle, jusqu’au bout ! C’est notre tĂąche, Ă  nous, de le leur rappeler. Car nous n’assisterons pas, inertes, Ă  la bourrasque, attendant que sa violence se soit d’elle-mĂȘme Ă©puisĂ©e. Non, ce serait indigne. L’ouvrage ne nous manque pas. Notre premier devoir est, dans le monde entier, de provoquer la formation d’une Haute Cour morale, d’un tribunal des consciences, qui veille et qui prononce sur toutes les violations faites au droit des gens, d’oĂč qu’elles viennent, sans distinction de camp. Et comme les comitĂ©s d’enquĂȘtes instituĂ©s par les parties belligĂ©rantes seraient toujours suspects, il faut que les pays neutres de l’Ancien et du Nouveau Monde en prennent l’initiative, — ainsi que, tout rĂ©cemment, un professeur Ă  la FacultĂ© de MĂ©decine de Paris, M. Prenant, en suggĂ©rait l’idĂ©e[7], reprise vigoureusement par mon ami Paul Seippel, dans le Journal de GenĂšve[8] Ils fourniraient des hommes d’une autoritĂ© mondiale et d’une moralitĂ© civique Ă©prouvĂ©e, qui fonctionneraient en qualitĂ© de commissaires enquĂȘteurs. Ces commissaires pourraient suivre Ă  quelque distance les armĂ©es
 Une telle organisation complĂ©terait et concrĂ©terait le tribunal de La Haye et lui prĂ©parerait les documents indiscutables pour l’oeuvre de justice nĂ©cessaire
 » Les pays neutres jouent un rĂŽle trop effacĂ©. Ils ont une tendance Ă  croire que contre la force dĂ©chaĂźnĂ©e l’opinion est d’avance vaincue. Et ce dĂ©couragement est partagĂ© par la plupart des pensĂ©es libres de toutes les nations. C’est lĂ  un manque de courage et de luciditĂ©. Le pouvoir de l’opinion est immense Ă  prĂ©sent. Il n’est pas un gouvernement, si despotique soit-il et marchant appuyĂ© sur la victoire, qui ne tremble aujourd’hui devant l’opinion publique et ne cherche Ă  la courtiser. Rien ne l’a mieux montrĂ© que les efforts des deux partis aux prises, ministres, chanceliers, souverains, — et le Kaiser lui-mĂȘme, se faisant journaliste — pour justifier leurs crimes et dĂ©noncer ceux de l’adversaire au tribunal invisible du genre humain. Ce tribunal, qu’on le voie, Ă  la fin ! Osez le constituer. Vous ne connaissez pas votre pouvoir moral, ĂŽ hommes de peu de foi !
 Et quand il y aurait un risque, ne pouvez-vous le courir, pour l’honneur de l’humanitĂ© ? Quel prix aurait la vie, si vous perdiez, pour la sauver, toute fiertĂ© de vivre !
 Et propter vitam, vivendi perdere causas
 Mais nous avons une autre tĂąche, nous tous, artistes et Ă©crivains, prĂȘtres et penseurs, de toutes les patries. MĂȘme la guerre dĂ©chaĂźnĂ©e, c’est un crime pour l’élite d’y compromettre l’intĂ©gritĂ© de sa pensĂ©e. Il est honteux de la voir servir les passions d’une puĂ©rile et monstrueuse politique de races, qui, scientifiquement absurde nul pays ne possĂ©dant une race vraiment pure, ne peut, comme l’a dit Renan, dans sa belle lettre Ă  Strauss[9], mener qu’à des guerres zoologiques, des guerres d’extermination, analogues Ă  celles que les diverses espĂšces de rongeurs ou de carnassiers se livrent pour la vie. Ce serait la fin de ce mĂ©lange fĂ©cond, composĂ© d’élĂ©ments nombreux et tous nĂ©cessaires, qui s’appelle l’humanitĂ© ». L’humanitĂ© est une symphonie de grandes Ăąmes collectives. Qui n’est capable de la comprendre et de l’aimer qu’en dĂ©truisant une partie de ses Ă©lĂ©ments, montre qu’il est un barbare et qu’il se fait de l’harmonie l’idĂ©e que se faisait cet autre de l’ordre Ă  Varsovie. Élite europĂ©enne, nous avons deux citĂ©s notre patrie terrestre, et l’autre, la citĂ© de Dieu. De l’une, nous sommes les hĂŽtes ; de l’autre, les bĂątisseurs. Donnons Ă  la premiĂšre nos corps et nos cƓurs fidĂšles. Mais rien de ce que nous aimons, famille, amis, patrie, rien n’a droit sur l’esprit. L’esprit est la lumiĂšre. Le devoir est de l’élever au-dessus des tempĂȘtes et d’écarter les nuages qui cherchent Ă  l’obscurcir. Le devoir est de construire, et plus large et plus haute, dominant l’injustice et les haines des nations, l’enceinte de la ville oĂč doivent s’assembler les Ăąmes fraternelles et libres du monde entier. Je vois autour de moi frĂ©mir la Suisse amie. Son coeur est partagĂ© entre des sympathies de races diffĂ©rentes ; elle gĂ©mit de ne pouvoir librement choisir entre elles, ni mĂȘme les exprimer. Je comprends son tourment ; mais il est bienfaisant ; et j’espĂšre que de lĂ  elle saura s’élever Ă  la joie supĂ©rieure d’une harmonie de races, qui soit un haut exemple pour le reste de l’Europe. Il faut que dans la tempĂȘte elle se dresse comme une Ăźle de justice et de paix, oĂč, tels les grands couvents du premier moyen-Ăąge, l’esprit trouve un asile contre la force effrĂ©nĂ©e, et oĂč viennent aborder les nageurs fatiguĂ©s de toutes les nations, tous ceux que lasse la haine et qui, malgrĂ© les crimes qu’ils ont vus et subis, persistent Ă  aimer tous les hommes comme leurs frĂšres. Je sais que de telles pensĂ©es ont peu de chances d’ĂȘtre Ă©coutĂ©es, aujourd’hui. La jeune Europe, que brĂ»le la fiĂšvre du combat, sourira de dĂ©dain, en montrant ses dents de jeune loup. Mais quand l’accĂšs de fiĂšvre sera tombĂ©, elle se retrouvera meurtrie et moins fiĂšre, peut-ĂȘtre, de son hĂ©roĂŻsme carnassier. D’ailleurs, je ne parle pas, afin de la convaincre. Je parle pour soulager ma conscience
 Et je sais qu’en mĂȘme temps je soulagerai celles de milliers d’autres qui, dans tous les pays, ne peuvent ou n’osent parler. Journal de GenĂšve, 15 septembre 1914. 1. À l’heure mĂȘme oĂč nous Ă©crivions ces ligues, Charles PĂ©guy mourait. 2. Allusion Ă  un Ă©crivain viennois qui m’avait dit, quelques semaines avant la dĂ©claration de guerre, qu’un dĂ©sastre de la France serait aussi un dĂ©sastre pour les penseurs libres d’Allemagne. 3. Voir note page 162. 4. Liebknecht a, depuis, glorieusement lavĂ© son honneur des compromissions de son parti. Je lui en exprime ici mon admiration. R. 1915. 5. PubliĂ© rĂ©cemment dans le Corriere della Sera, et traduit par le Journal de GenĂšve 8 septembre. 6. Écrasons l’infĂąme ! » 7. Le Temps, 4 septembre 1914. 8. Nos du 16 et du 17 septembre 1914 La Guerre et le Droit. 9. Lettre du 15 septembre 1871, publiĂ©e dans la RĂ©forme intellectuelle et morale.

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Genre : Documentaire - Historique; AnnĂ©e : 2019; RĂ©sumĂ© de BĂątisseurs de l'ancien monde (3/3) Les archĂ©ologues ont mis au jour des Ă©difices antiques monumentaux prĂ©sentant d'Ă©tonnantes similitudes en Inde, en Égypte, au PĂ©rou, en Turquie, en GrĂšce, au Cambodge ou encore sur l'Ăźle de PĂąques. Leur prĂ©cision et
Évangile du 3e dimanche de PĂąques annĂ©e C, selon l’écrit de Jean 21, 1-19 1 JĂ©sus se manifeste encore aux disciples sur le bord de la mer de TibĂ©riade. Voici comment il se manifeste. 2 Il y a ensemble Simon-Pierre, Thomas appelĂ© le jumeau et NathanaĂ«l originaire de Cana en GalilĂ©e, et les fils de ZĂ©bĂ©dĂ©e, et deux autres de ses disciples. 3 Simon-Pierre leur dit Je m’en vais pĂȘcher. Ils lui disent Nous allons nous aussi avec toi. Ils sortent et montent dans la barque. Cette nuit-lĂ  ils ne capturent rien. 4 Quand l’aube est dĂ©jĂ  arrivĂ©e, JĂ©sus se tient sur le rivage. Cependant les disciples ne savent pas que c’est JĂ©sus. 5 Alors JĂ©sus leur dit Les enfants! Avez-vous quelque chose Ă  manger? Ils lui rĂ©pondent Non! 6 Il leur dit Jetez le filet sur le cĂŽtĂ© droit du bateau et vous trouverez. Ils jettent donc et n’ont plus la force de le tirer Ă  cause de la multitude de poissons. 7 Alors le disciple que JĂ©sus aime dit Ă  Pierre C’est le Seigneur! Alors, quand Simon-Pierre entend que c’est le Seigneur, il se ceint de sa blouse -car il est dĂ©vĂȘtu- et il se jette Ă  la mer. 8 Les autres disciples viennent en barque, en tirant le filet plein de poissons. Ils ne sont pas loin de la terre Ă  environ cent mĂštres. 9 Lorsqu’ils dĂ©barquent Ă  terre, ils voient qu’il y a lĂ  un feu de braises et du poisson placĂ© dessus et du pain. 10 JĂ©sus leur dit Apportez de ces poissons que vous venez de capturer. 11 Simon-Pierre monte donc et tire Ă  terre le filet plein de gros poissons 153. Bien qu’il y en ait tant, le filet ne se dĂ©chire pas. 12 JĂ©sus leur dit Venez manger! Pas un des disciples n’ose le questionner Toi, qui es-tu?» car ils savent que c’est le Seigneur. 13 JĂ©sus vient donc et prend le pain et leur donne; et le petit poisson de mĂȘme. 14 C’est la troisiĂšme fois que JĂ©sus se manifeste aux disciples depuis qu’il s’est rĂ©veillĂ© d’entre les morts. 15 Quand ils ont mangĂ©, JĂ©sus dit Ă  Simon-Pierre Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci? Il lui dit Oui, Seigneur, tu sais que j’ai de l’amitiĂ© pour toi. Il lui dit Fais paĂźtre mes agneaux. 16 Il lui redit une deuxiĂšme fois Simon, fils de Jean, m’aimes-tu? Il lui dit Oui, Seigneur, tu sais que j’ai de l’amour pour toi. Il lui dit Sois pasteur de mon troupeau. 17 Il lui dit pour la troisiĂšme fois Simon, fils de Jean, as-tu de l’amour pour moi? Pierre est attristĂ© de ce qu’il lui dise pour la troisiĂšme fois As-tu de l’amour pour moi? Il lui dit Seigneur, toi tu sais tout; tu connais mon amour pour toi. JĂ©sus lui dit Fais paĂźtre mon troupeau. 18 Amen, amen, je te dis quand tu Ă©tais jeune, tu nouais toi-mĂȘme ta ceinture et tu allais oĂč tu voulais. Mais quand tu deviendras vieux, tu Ă©tendras les bras et un autre nouera ta ceinture et il t’entraĂźnera lĂ  oĂč tu ne veux pas. 19 Il dit cela pour signifier de quelle mort il glorifiera Dieu. AprĂšs ces paroles, il lui dit Suis-moi! — Le commentaire du pain sur la table, par Georges Convert. Ce chapitre 21 peut se comparer Ă  un triptyque qui dĂ©crit les activitĂ©s de la premiĂšre communautĂ© chrĂ©tienne d’aprĂšs Paques le premier volet relate la pĂȘche miraculeuse; le second volet raconte le repas de JĂ©sus et de ses disciples; la troisiĂšme volet dĂ©crit le dialogue entre JĂ©sus et Pierre. Au premier abord ce texte semble un ajout au rĂ©cit Ă©vangĂ©lique de Jean. Le chapitre prĂ©cĂ©dent s’est terminĂ© par une conclusion qui semble finale JĂ©sus a opĂ©rĂ© bien d’autres signes qui ne sont pas consignĂ©s dans ce livre. Ceux-ci l’ont Ă©tĂ© pour que vous croyiez que JĂ©sus est le messie, le fils de Dieu Jn 20,30-31. Pourtant voici que le rĂ©cit reprend avec une apparition de JĂ©sus, qu’on dit la troisiĂšme. La scĂšne n’est plus Ă  JĂ©rusalem, comme dans le chapitre prĂ©cĂ©dent, mais en GalilĂ©e. C’est sur cette mer qui est un lac que Luc a situĂ© une pĂȘche miraculeuse qui se dĂ©roule au dĂ©but du ministĂšre de JĂ©sus cf. Lc 5,1-11. On s’est demandĂ© si ce n’était pas la mĂȘme pĂȘche que chaque Ă©vangĂ©liste aurait utilisĂ©e en la plaçant Ă  l’endroit le plus intĂ©ressant pour sa catĂ©chĂšse. Ce rĂ©cit ne semble pas ĂȘtre la suite du rĂ©cit prĂ©cĂ©dent d’une part, il ne nous est pas donnĂ© de jour pour cette apparition; d’autre part, il serait surprenant que les disciples ne reconnaissent pas le RessuscitĂ© puisqu’il leur ait apparu dĂ©jĂ  deux fois et qu’il leur a confiĂ© de poursuivre sa mission de rĂ©conciliation Ceux Ă  qui vous remettrez les pĂ©chĂ©s, ils leur seront remis Jn 20,23. Ce rĂ©cit se prĂ©sente plutĂŽt comme une sorte d’épilogue -indĂ©pendant chronologiquement de ce qui prĂ©cĂšde- comme on reproduirait Ă  la fin d’un livre une peinture rĂ©sumant tout l’ouvrage. Simon-Pierre monte donc et tire Ă  terre le filet plein de gros poissons 153. Bien qu’il y ait tant, le filet ne se dĂ©chire pas. Pourquoi les disciples sont-ils retournĂ©s Ă  leur premier travail de pĂȘcheurs? Dans les rĂ©cits de Marc et de Matthieu, au matin de PĂąque, le messager divin annonce aux disciples qu’ils verront JĂ©sus ressuscitĂ© en GalilĂ©e Vous cherchez JĂ©sus de Nazareth, le crucifiĂ© il n’est pas ici. Allez dire Ă  ses disciples et Ă  Pierre Il vous prĂ©cĂšde en GalilĂ©e; c’est lĂ  que vous le verrez Mc 16,6-7. L’Évangile de Pierre un texte datĂ© du 2e siĂšcle va dans le mĂȘme sens Or, le dernier jour des Azymes, beaucoup de gens s’en retournĂšrent chez eux. Nous, les douze disciples du Seigneur, nous pleurions et nous Ă©tions affligĂ©s. Chacun, attristĂ© par l’évĂ©nement, rentra chez lui. Quant Ă  moi, Simon-Pierre, et mon frĂšre AndrĂ©, nous prĂźmes nos filets et nous allĂąmes Ă  la mer» Évangile de Pierre, 58-60. Comme dans le rĂ©cit de Luc, les pĂȘcheurs peinent toute la nuit sans rien prendre. Dans le rĂ©cit de Luc, la pĂȘche miraculeuse se terminait par l’appel de JĂ©sus DĂ©sormais, ce sont des humains que vous prendrez vivants Lc 5,10. Ici aussi la pĂȘche est vĂ©cue comme un mimodrame celui de la vocation des disciples de JĂ©sus appelĂ©s Ă  jeter le filet avec lui pour arracher les ĂȘtres humains aux forces du mal en les rassemblant dans la famille du PĂšre des cieux. La nuit symbolise le monde privĂ© de la lumiĂšre de Dieu. Les eaux profondes de la mer Ă©voquent les forces du mal, les abĂźmes de la mort spirituelle. JĂ©sus est bien la lumiĂšre qui est venue dans le monde Jn 12,46 pour que ceux qui mettent en lui leur confiance ne demeurent pas dans les tĂ©nĂšbres. Alors que, sans JĂ©sus, les disciples ont peinĂ© sans rien prendre, avec lui, ils vont arracher aux forces du mal, aux abĂźmes marins, 153 poissons. On s’est beaucoup interrogĂ© sur ce chiffre. Aucune des explications n’est totalement concluante. Saint JĂ©rĂŽme disait que les naturalistes de langue grecque avaient recensĂ© 153 espĂšces de poissons. Le chiffre signifierait donc que c’est la totalitĂ© des ĂȘtres humains qui sont appelĂ©s Ă  ĂȘtre rassemblĂ©s dans le rĂšgne de Dieu. Saint Augustin parvenait au mĂȘme sens mais en voyant, dans le chiffre 153, la somme des nombres jusqu’au nombre premier indivisible 17 1 + 2 + 3 + 4 
 jusqu’à 17 = 153. En reprĂ©sentant graphiquement chaque nombre par autant de points correspondants, alignĂ©s et centrĂ©s les uns au-dessous des autres, on dessine un triangle Ă©quilatĂ©ral, dont chaque cĂŽtĂ© a une longueur de 17 points» B. Schwank, AssemblĂ©e du Seigneur 24, p. 60. Voici donc rĂ©alisĂ©e la promesse faite par JĂ©sus lorsqu’il annonçait sa mort Maintenant le Prince de ce monde va ĂȘtre jetĂ© dehors. Quand je serai Ă©levĂ© de terre, j’attirerai Ă  moi tous les ĂȘtres humains Jn 12,32. Ce sera la tĂąche des disciples de JĂ©sus tout au long de l’histoire, celle de l’Église, Ă  la suite de JĂ©sus qui a donnĂ© sa vie pour rassembler dans l’unitĂ© les enfants de Dieu qui sont dispersĂ©s Jn 11,52. Mais cette pĂȘche, qui rassemble une multitude de poissons, peut ĂȘtre aussi la prĂ©figuration de l’aboutissement de cette mission une autre maniĂšre de raconter le Jour du Jugement dernier cf Mt 25,31ss, le grand Jour de l’inauguration de la victoire du RĂšgne de Dieu sur le m le verbe traduit que JĂ©sus manifeste sa gloire. Le verbe est peut-ĂȘtre employĂ© ici pour souligner qu’à travers la pĂȘche miraculeuse, le RessuscitĂ© va manifester sa gloire de fils unique de Dieu, c’est-Ă -dire la puissance de son amour pour les ĂȘtres humains. Comment se fera cette manifestation? Ici, les disciples sont sept. On sait que ce chiffre est le symbole de la totalitĂ©. Il est utilisĂ© dans les rĂ©cits du deuxiĂšme repas des pains multipliĂ©s cf Mc 8,1 et ss, qui veulent dĂ©crire que le repas du Seigneur rassemblera des gens de tous les peuples, et pas seulement des gens du peuple Juif. Dans la premiĂšre communautĂ© de JĂ©rusalem, on choisira aussi 7 diacres pour servir les chrĂ©tiens qui ne sont pas d’origine juive En ces jours-lĂ , le nombre des disciples augmentait et les HellĂ©nistes se mirent Ă  rĂ©criminer contre les HĂ©breux parce que leurs veuves Ă©taient oubliĂ©es dans le service quotidien. Les Douze convoquĂšrent alors l’assemblĂ©e plĂ©niĂšre des disciples et dirent Il ne convient pas que nous dĂ©laissions la parole de Dieu pour le service des tables. Cherchez plutĂŽt parmi vous, frĂšres, sept hommes de bonne rĂ©putation, remplis d’Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cette fonction.» On choisit Etienne, un homme plein de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, ParmĂ©nas et Nicolas, prosĂ©lyte d’Antioche Ac 6,1-6. Fais paĂźtre mon troupeau! JĂ©sus avait dit Ă  Pierre Quand tu seras revenu, affermis tes frĂšres Lc 22,32. Ici, il lui confie de continuer sa propre mission de pasteur. Le pasteur est celui qui nourrit son troupeau en le menant sur les terres nourrissantes. Pasteur, pĂąturages, repas ont la mĂȘme origine, la racine pa ce qui nourrit. Il est demandĂ© Ă  Pierre de veiller Ă  rompre le pain de la Parole Ă  ses frĂšres pour nourrir leur foi. Mais le bon pasteur est aussi celui qui donne et se donne Je suis le bon pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent
. et je me dessaisis de ma vie pour les brebis Jn 10,15. JĂ©sus rappelle Ă  Pierre que sa mission de pasteur le conduira aussi au don de sa vie Un autre te mĂšnera lĂ  oĂč tu ne voudrais pas v. 18. Le rĂ©dacteur de l’évangile explique que JĂ©sus indique ainsi par quelle mort Pierre glorifiera Dieu. L’histoire nous dit que Pierre sera martyrisĂ© Ă  Rome en l’an 64 et qu’il a probablement Ă©tĂ© crucifiĂ©. C’est peut-ĂȘtre Ă  cette crucifixion que fait allusion le fait d’étendre les bras. En effet, dans les textes chrĂ©tiens anciens Ă©tendre les bras est une expression qui est utilisĂ©e pour dire ĂȘtre crucifiĂ©. La premiĂšre lettre de Jean Ă©tend d’ailleurs Ă  tout chrĂ©tien l’exigence de se donner jusqu’au don de sa vie JĂ©sus a donnĂ© sa vie pour nous, nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frĂšres 1Jn3,16. Cet amour qui est demandĂ© n’est pas seulement celui de l’amitiĂ© humaine mais celui qui vient de Dieu l’agapĂ©, comme le dit encore la lettre de Jean Mes biens aimĂ©s, aimons-nous les uns les autres l’amour vient de Dieu et celui qui aime est nĂ© de Dieu 1Jn 4,7. Si cette exigence de livrer sa vie est demandĂ©e Ă  tout disciple, a fortiori est-elle inscrite dans la vocation du pasteur. VoilĂ  donc, en finale du rĂ©cit de Jean, un triptyque qui dĂ©crit l’avenir de l’assemblĂ©e des disciples de JĂ©sus ils ont mission d’ĂȘtre des rassembleurs, des bĂątisseurs de communion dans le monde; ils se retrouvent Ă  la table du Seigneur pour se nourrir de sa Parole et de son amour; ils ont, au sein de leur communautĂ©, des pasteurs qui veillent Ă  rompre le Pain du Christ. Cela ne peut se faire sans que chaque disciple se situe face Ă  JĂ©sus, en passant de l’état de serviteur Ă  celui d’ami Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur reste dans l’ignorance de ce que fait son maĂźtre; je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu auprĂšs de mon PĂšre, je vous l’ai fait connaĂźtre Jn 15,15. Vivre en disciple du Christ, c’est lier avec JĂ©sus une amitiĂ© forte et passionnĂ©e. Mais la qualitĂ© de notre amitiĂ© avec JĂ©sus passera par la qualitĂ© de notre amour pour le prochain on ne peut aimer JĂ©sus en vĂ©ritĂ© qu’en aimant de bontĂ© gĂ©nĂ©reuse son prochain Si quelqu’un dit J’aime Dieu», et qu’il haĂŻsse son frĂšre, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frĂšre, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas 1Jn 4,20. Et on ne peut aimer de bontĂ© gĂ©nĂ©reuse qu’en puisant en JĂ©sus la force de cet amour. C’est ce qu’au 5e siĂšcle saint Augustin disait dĂ©jĂ  Ă  ses diocĂ©sains Aimons-le donc, que rien ne nous soit plus cher que lui. Pierre ne lui dit rien d’autre que son amour. Le Seigneur ne lui demande rien d’autre que cet amour. Pensez-vous que le Seigneur ne nous interpelle pas? Pierre seul a-t-il mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre interpellĂ©, pas nous? À la lecture de ce texte, chaque chrĂ©tien se sent interpellĂ© en son coeur, et quand tu entends le MaĂźtre demander Pierre, m’aimes-tu? pense qu’il est un miroir, et regarde-toi dedans. Pierre portait-il autre chose que la figure de l’Église? Lorsque le Seigneur interpelle Pierre, c’est nous qu’il interpelle, c’est l’Église qu’il interpelle.» citĂ© dans Lectures pour chaque jour de l’annĂ©e, Cerf 1974, p. 246. Au milieu des souffrances de ce monde, isolĂ©s dans nos tours d’ivoire, nous risquons de ne plus te voir. Ta prĂ©sence au milieu de nous se manifeste quand nous partageons le pain. Apprends-nous Ă  nourrir le jardin de la terre hommes et femmes innombrables, diffĂ©rents mais appelĂ©s Ă  aimer. Que nos communautĂ©s deviennent signes du pain et du vin partagĂ©s Que le silence amoureux de ta prĂ©sence absente devienne notre force pour rassembler sous le toit de l’amour tous les humains. Amen! Georges Convert »»» Questions 1. À quel moment de la vie de JĂ©sus se situe cet Ă©pisode? 2. Quel peut ĂȘtre le sens symbolique du chiffre 153? 3. Quelle est la signification de ce partage du repas pour les disciples qui ont abandonnĂ© JĂ©sus lors de son arrestation? 4. Comment comprendre la triple demande de JĂ©sus Ă  Pierre? 5. Quel est le sens symbolique du chiffre 7? 6. Quel est le sens du mot pasteur? 7. Que peut signifier pour l’Église d’aujourd’hui la pĂȘche miraculeuse? 8. À qui s’applique aujourd’hui la demande de JĂ©sus Ă  Pierre de paĂźtre le troupeau?
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